Pourquoi Dragon?
Plongée dans une légende alpine qui n'a rien à envier à Lord of the Rings.
Pourquoi Dragon?
Plongée dans une légende alpine qui n'a rien à envier à Lord of the Rings.
Le nom Dragon des Alpes s’inscrit dans le prolongement d’une histoire qui démarre en 1723.
Cette année là , un médecin et naturaliste suisse du nom de Johann Jakob Scheuchzer publie un recueil de ses explorations dans les Alpes suisses.
Écrit en latin, comme tous les best sellers de l'époque, l'ouvrage porte le doux nom de "Ouresiphoitēs Helveticus, sive, Itinera per Helvetiae Alpinas regiones facta annis MDCCII, MDCCIII, MDCCIV, MDCCV, MDCCVI, MDCCVII, MDCCIX, MDCCX, MDCCXI : plurimis tabulis aeneis illustrata".
Durant la Renaissance et jusqu'au début du XVIIIe siècle, une période marquée par une soif de connaissance, l'histoire naturelle s'intéresse aux dragons.
Les cabinets de curiosité exposent des fragments de squelettes, des dents et même des pierres que ces créatures auraient rejetées.
En 1723, Johann Jakob Scheuchzer consacre un chapitre de son ouvrage à l'enquête qu'il a réalisée sur les dragons, rassemblant des témoignages issus des traditions locales, ainsi que des écrits de ses prédécesseurs.
Image : "Musei Wormiani Historia," the frontispiece from the Museum Wormianum depicting Ole Worm's cabinet of curiosities (Public Domain)
Il relate la terrifiante expérience faite par Christoph Schorer, un fonctionnaire représentant le seigneur local, devant lequel un dragon volant se présenta en 1649.
« Une nuit, je vis un dragon brillant qui sortait d’une immense caverne sur le flanc de cette montagne qu’on appelle le Pilate. Il volait à coups d’ailes rapides. Il avait une forme extrêmement allongée, avec une longue queue, un cou tendu et une tête qui se terminait comme une mâchoire de serpent munie de dents de scie. Il jetait des étincelles. »
Image : Itinera alpina, vol. II, t. III, p. 384
Texte : Athanasius Kircher, 1678 (d’après une lettre de Christoph Schorer), cité par Johann Jakob Scheuchzer
Près de ce qui est aujourd'hui devenu Saxon, c’est un “horrible dragon” qui terrorisa le pauvre Johannes Egerter, "honnête septuagénaire" du village de Lienz.
« Johannes Egerter […] se rendit sur l’alpe de Commoor, non loin de l’arrondissement de Sax. Au lieu-dit le Wellerscher Gang, il tomba sur un horrible dragon qui se tenait sous un rocher. Il avait une tête monstrueuse et une langue bifide qu’il dardait hors de sa gueule. Il était noir, avec des raies tirant sur le jaune, le dos noueux de la tête à la queue, et son ventre paraissait de couleur jaune et or. »
Image : Itinera alpina, vol. II, t. III, p. 390
Texte: Johann Jakob Scheuchzer, citant Johann Jakob Wagner, 1680
Scheuchzer relate des rencontres dans toute la Suisse.
Valais. Grisons. Saint Gall. Ces veinards de Lucernois ont même la chance d'accueillir 2 créatures : un dragon et une hydre.
Il clĂ´t son chapitre sur le constat suivant:
« Il est évident que [les dragons] ne possèdent pas tous la même apparence.
Car si certains sont à l’évidence ailés, d’autres, semblables aux reptiles ou aux vers, n’ont pas de pieds, alors que d’autres encore en ont et peuvent à bon droit être comparés aux lézards.
Et de même ils différent les uns des autres en ce qui concerne la couleur, les écailles, ou la forme des parties du corps.»
Image : Itinera alpina, vol. II, t. III, p. 378
Ces histoires sont arrivées jusqu’à nous grâce au travail de Claude Reichler, chercheur, écrivain et professeur honoraire à l’Université de Lausanne, grand spécialiste des Alpes.
Il s'inscrit dans la tradition des chercheurs qu'il raconte : des curieux qui s'émerveillent devant le spectacle de la nature, du plus banal au plus vaste.
Sur le site Wonderalp, conçu en 2016 avec la contribution de Laurent Bolli, Claude Reichler a entrepris de cartographier les apparitions de dragons en Suisse.
Pour tout savoir sur les Dragons des Alpes : www.unil.ch/wonderalp/
Quel lien avec un champagne du 21e siècle ?
Laurent Bolli, l’âme créative de Dragon des Alpes, était en train de déguster un de nos “prototypes”.
Skis aux pieds, il s'était arrêté en haut du Grand Chamossaire, que la bouteille puisse se refroidir au contact de la neige.
Voyant le flacon ainsi lové dans un doux manteau blanc, le cirque alpin lui faisant face, il s’exclama : “un Champagne ici, c’est aussi rare qu’un dragon”.
Crédit image : les millions d'artistes dont le travail a été ingéré par l'IA, via MidJourney, sous la conduite de Laurent Bolli